Les principales caractéristiques de l'exploitation agricole familiale au Maroc

Parmi les problèmes du foncier ayant une importance capitale figure en bonne place celui du morcellement continu des terres agricoles dû à la pression démographique qui s'exerce sur la terre soumise à de constants partages, suite aux transmissions successorales. Ce phénomène d’émiettement et de morcellement génère de micro exploitations agricoles vivrière ou dites familiales qui subsistent grâce au corvée collective des membres de la famille et la résistance à la cessation de l’activité.

Sur 1,5 millions d’exploitations environ 1,3 sont des exploitations familiales avec plus de 95% qui sont situées dans des zones défavorables ou marginales.

Ainsi, au ministère de l'agriculture, on considérait que "l'extension de la micro - propriété et la dispersion parcellaire que génèrent les morcellements successifs ne sont pas de nature à favoriser l'intensification de la mise en valeur et la réalisation d'investissements productifs sans lesquels on ne peut espérer une augmentation significative de notre production agricole".

S'ajoutant, le fait qu'au ministère de l'agriculture, on considère qu'une exploitation de moins de 10 ha dans les zones semi-arides et arides ne peut généralement satisfaire que les besoins de subsistance de la famille et ne peut générer un surplus suffisant pour entreprendre des investissements de modernisation des processus de production. Nos études sur la viabilité des exploitations agricoles et sur la superficie minimum d’exploitation confirment que plus de 80% des exploitations familiales fonctionnent à perte si l’on tient compte de la rémunération juste et équitable du travail fourni et de sa pénibilité.

A ce niveau on peut que se poser la question relative à la pertinence et à la capacité de résistance de cette forme d'exploitation par rapport aux pesanteurs du système capitaliste.

Nos enquêtes apportent des éléments concrets pour la caractérisation de l’exploitation agricole familiale et de l’exploitant ainsi que sur l’investissement et la commercialisation des produits de cette catégorie.

Cet article est aussi pour dire que le secteur le plus endetté est l'agriculture car on a alloué avec générosité tous les types de subventions aux grands propriétaires agricoles et le peu de projet destiné aux petits agriculteurs vraiment nécessiteux n'ont pas réussi et le revenu des petits agriculteurs n'a pas évolué. En même temps cette endettement de l'agriculture n'a pas permis l'amélioration de la sécurité alimentaire du Maroc car on importe toujours nos besoins alimentaires et notre production couvre difficilement 60% de nos besoins alimentaire. L'autosuffisance alimentaire du Maroc s'est sensiblement dégradée de 80% en 2008 à 60% actuellement. Les dettes et les subventions allouées dans le secteur agricole ne justifient pas les résultats médiocres réalisés. Notre agriculture est toujours sous développée et représente un modèle de gaspillage et endettement du pays sans égale.