Le financement de la biodiversité et l'évaluation des lacunes
En adoptant, en 1992, la Convention sur la diversité biologique (CDB), la communauté internationale a endossé les objectifs de conservation de la biodiversité, de son utilisation durable et du partage équitable des avantages qui découlent de l’utilisation des ressources génétiques comme un enjeu de gouvernance mondiale.
La diversité biologique joue un rôle essentiel dans le bon fonctionnement des écosystèmes qui est lui-même indispensable au bien-être humain. Malgré son importance fondamentale, reconnue par l’adoption de la CDB au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, la biodiversité continue de s’appauvrir. Reconnaissant le besoin urgent d’agir, l’Assemblée générale des Nations unies a déclaré la période 2011-2020 « Décennie des Nations unies pour la biodiversité ». Les Parties à la Convention ont adopté en 2010 un Plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020 comprenant vingt objectifs ambitieux (dits objectifs d’Aichi), qui constitue un « cadre flexible pour la mise en œuvre cohérente d’objectifs nationaux et régionaux ». Consacré au financement du plan stratégique, le dernier objectif s’inscrit dans une Stratégie de mobilisation de(s) ressources dont le chiffrage avait été précisé en octobre 2014, à l’occasion de la prochaine conférence des parties (COP 12) tenue à Pyongchang en Corée du Sud.
A partir du constat de l’insuffisance des seules ressources de l’aide publique au développement (APD) pour la réalisation à l’horizon 2015 des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD, 2000) – au rang desquels figure la diminution du taux de perte de biodiversité (objectif 7) – la notion de financements innovants par les budgets nationaux a émergée comme sources ou leviers de mobilisation de ressources complémentaires.
Le Maroc s’est engagé dans la voix de l’actualisation de sa stratégie de la biodiversité et l’élaboration d’un Plan d’action et la mobilisation des ressources pour remplir ses engagements internationaux en tant que Partie à la Convention biodiversité.
Concernant l’intervention de l’économiste, outre la sensibilisation à la valeur de la biodiversité (rapport I) et son intégration dans les systèmes de planification, de comptabilité et de suivi (Rapport II) sont ciblés dans ce rapport III l’évaluation économique de la biodiversité les mécanismes de mobilisation de financement (Les marchés verts, les régimes d’incitations et de subvention, la (sur) compensation).
Objet et objectifs de l’étude
Le travail demandé consiste à effectuer les tâches spécifiques liées à :
1. Explorer les possibilités d'intégration de la biodiversité dans les politiques, plans et pratiques de développement, dans les cadres de comptabilité nationale et dans les plans et stratégies sectorielles (la Composante 2) ;
2. Contribuer à l'analyse des conditions de financement durable pour la mise en œuvre du SPANB, définir les financements existant pour la biodiversité avec leurs sources, et établir les besoins et lacunes en finances (la Composante 3)
Les résultats de ce travail seront donc consignés dans trois rapports dont ce premier rapport qui est entièrement consacré au « financement existant de la protection de la biodiversité et les lacunes ».