La décentralisation et la mise en oeuvre de stratégies participatives de développement rural au Maroc

 

Les avances de la démocratie dans la plupart des pays d'Afrique et d'Amérique latine, les processus de transition dans les pays de l'Europe centrale et de l'Europe de l'est, et la généralisation dans tous ces pays de politiques de stabilisation macro-économique et d'ajustement structurel, ont mis à l'ordre du jour un retrait massif de l'Etat, qui prend trois formes principales: privatisation, dérégulation et décentralisation. Les institutions chargées du développement rural connaissent de ce fait un processus de restructuration également massif.

La décentralisation est un aspect important de ce processus. Elle se traduit par un transfert des fonctions opérationnelles et d'un certain nombre des services d'appui aux niveaux intermédiaire et local de l'Etat, aux organisations de producteurs et aux organisations de la société civile. Les ministères chargés du développement rural et du secteur agricole, quant à eux, doivent être réorientés vers leurs fonctions spécifiques de service public.

Ces évolutions créent le contexte pour une approche participative du développement rural et rencontrent un accueil très favorable de la part des bailleurs de fonds mais également de la part des populations rurales qui souhaitent être les acteurs de leur propre développement et participer activement à la conception, au suivi et à l'évaluation des stratégies de développement rural. Le retrait de l'Etat ouvre donc un espace pour le déploiement des actions des autres acteurs du développement rural.

Le Maroc, à l'image des pays en voie de développement, a été contraint de se conformer aux instructions des institutions financières internationales et a mis en œuvre une politique de stabilisation macro- économique et d'ajustement structurel caractérisée par un retrait massif de l'Etat, surtout en milieu rural et plus particulièrement dans les zones d'agriculture pluviale qui connaissement le plus de dégradation et de pauvreté.

Depuis lors, le Maroc cherche à inclure dans ses projets et ses programmes les mécanismes les plus adéquats pour la restructuration des institutions chargées du développement rural dans le cadre de la décentralisation. Le résultat espéré est que la décentralisation devrait permettre d'augmenter l'efficacité de l'Etat dans la mesure où ses services d'appui s'approchent des besoins des producteurs, ce qui augmente l'opportunité et l'adéquation de ces services aux nécessités de la production, sur la base de diagnostics locaux réalisés par ceux qui ont l'information la plus pertinente.

Parallèlement, le Maroc a introduit la stratégie participative de développement rural au niveau de quelques projets de terrain en nombre très limité et sans toutefois constituer une référence à méditer à l'échelle régionale voire locale.

Quels sont les enseignements qu'on peut dégager depuis que le Maroc a entamé la mise en pratique de la décentralisation du développement rural ?