L'appui des programmes de développement rural aux zones d'agriculture pluviale
Mohammed Bajeddi a été le Consultant principal du projet et a, par conséquent, contribué à l'ensemble des outputs.
Pour renforcer la démarche des projets de mise en valeur dans les zones d’agriculture pluviale, la F.A.O. a répondu favorablement à une requête des autorités marocaines chargées de développement rural et de la sécurité alimentaire en finançant le TCP/MOR/8924 en tant qu'expérience pilote permettant de mener une nouvelle approche dans un espace précis (Douars Frass et Tifrouine dans la province d'El Haouz de Marrakech).
Ce projet entre aussi dans le cadre des activités de la F.A.O. pour aider les Etats membres dans la mise en application des recommandations contenues dans le Plan d'action du Sommet Mondial de l'Alimentation de 1996 sous forme de 7 engagements.
le PSSA devrait ouvrir la voie à l'amélioration de la productivité et à un meilleur accès à la nourriture grâce à une approche privilégiant le travaille avec les agriculteurs et d'autres parties prenantes pour définir et éliminer les contraintes - qu'elles soient de nature technique, institutionnelle, organisationnelle ou politique - et montrer comment accroître la production et améliorer la sécurité alimentaire à travers la réalisation des activités suivantes :
Les actions focales : La maîtrise de l'eau d'irrigation ; l'intensification des productions agricoles ; la diversification de la production agricole et non agricole ; et l'analyse participative des contraintes.
Les actions d'appui : la conservation des sols ; la communication ; la formation / Information / Organisation (IFO) ; la gestion de l'information ; l'appui matériel et technique des populations et des structures administratives ; l'organisation des populations ; l'analyse des aspects institutionnels et organisationnels ; et l'analyse des circuits de commercialisation, stockage et de transformation.
Les actions du projet malgré leurs effets à moyen et long terme ont permis dès la deuxième année du projet d'augmenter le revenu agricole global de 8%. Cette augmentation est estimée à 12,9% dans les cinq premières années du projet.
L'analyse multicritères des impacts du projet montre , d'une part, qu'un projet de sécurité alimentaire nécessite des investissements très lourds, d'ailleurs le développement a un prix, et génère des effets positifs directs, indirects et induits sur le développement des activités socio-économiques, et d'autre part, les limites de l'analyse de faisabilité "bancable" pour le choix d'une solution alternative, car elle n'intègre pas les paramètres socio-économiques et environnementaux qui justifient, effectivement, la raison d'être d'un projet de sécurité alimentaire.
Par ailleurs, le projet a conçu, expérimenté et agrégé une méthode de "gestion participative" dans un projet de sécurité alimentaire sur la base d'un vécu sur le terrain. A cet effet, il a été constaté que malgré la richesse de la notion d'approche participative en tant que principe, sa mise en œuvre en tant que pratique se heurte à des obstacles pertinents relevant des domaines de la sociologie, de l'histoire, de la politique, etc. qui diminuent sensiblement de la portée de tel principe. En ce sens que, le projet tient à confirme l'absence de recettes miracles préconçues pour la mise en œuvre du principe de l'approche participative; chaque cas nécessite une habilité et des compétences spécifiques quoique le domaine d'action soit le même.
A l'instar de l'expérience de Frass-Tifrouine des recommandations pour la "gestion participative" d'un PSSA ont été formulées et concernent :
Un montage pour la réalisation d'un projet depuis sa gestation jusqu'à sa réalisation ;
Un canevas d'analyse participative des contraintes ;
Un Système d'Aide de la Gestion de l'Information "SAGI" ;
Des éléments d'aide à la formulation d'une stratégie CT, MT et LT pour l'extension des projets de sécurité alimentaire à l'échelle de tout un pays.
Tous les éléments contenus dans le présent rapport technique intermédiaire vont contribuer certes à l'élaboration du guide stratégique sur la méthodologie d'insertion des projets de sécurité alimentaire dans les zones bour.
LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DES ZONES d’agriculture pluviale
L’analyse et les propositions stratégiques développées dans ce document concernent l’insertion de la sécurité alimentaire dans le développement des zones bour au Maroc. Elles s'inscrivent dans la continuité des deux projets TCP/MOR/8924 (1ère phase) et TCP/MOR/9166 (2ème phase): « Appui aux programmes de développement rural en zone bour » qui se sont déroulés depuis septembre 1999, dans la région de Marrakech.
Les objectifs de ces TCP étaient doubles:
La mise au point des principes et modalités de prise en compte de la sécurité alimentaire adaptés aux contraintes et potentialités d’une zones rurale marocaine ;
L’élaboration d’une stratégie de sécurité alimentaire applicable au niveau de l’ensemble du Royaume à travers le Programme national de mise en valeur des zones Bour .
Le document comprend trois parties dont les contenus sont les suivants:
Première partie :
La problématique des zones bour et de la sécurité alimentaire au Maroc
Il s’agit de bien identifier l’importance du bour et sa contribution à la sécurité alimentaire au Maroc. Il faut pour cela bien définir les termes de ce qu’on appelle « régions ou zones bour », faire une classification de ces régions et essayer de bien les situer géographiquement, étudier le cadre juridique des interventions de l’Etat, ainsi que les structures foncières de ces régions et voir comment articuler le bour dans une politique et une stratégie de sécurité alimentaire. Cette politique et stratégie peuvent s’inspirer des résolutions du Sommet Mondial de l’Alimentation et de la Déclaration de Rome de 1996. qui fournit une définition précise de la « sécurité alimentaire » :
« la sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active. »
Ainsi parvenir à la sécurité alimentaire signifie faire en sorte que des aliments soient disponibles en quantités suffisantes, que les approvisionnements soient relativement stables et que ceux qui ont besoin d'aliments y aient accès. Cette première partie indique ainsi comment a été appréhendé pour le Maroc la problématique de la sécurité alimentaire.
Deuxième partie :
Les éléments qui concourent à la formulation de la stratégie de sécurité alimentaire basée sur les zones bour au Maroc
Dans cette partie, il s’agit de prendre en compte les conditions socio-politiques et les priorités d’une part, du gouvernement et d’autre part, des collectivités locales pour développer les zones bour, d’analyser le problème de la pauvreté rurale au Maroc et de son impact négatif sur les populations les moins nanties des régions pauvres ainsi que la place des femmes rurales dans ces dynamiques. Il est apparu qu’une étude de la situation nutritionnelle des ménages s’impose, au niveau local, régional et national afin de mettre en évidence les mesures qu’il faut prendre pour rechercher et proposer les paquets technologiques le plus adéquats pour développer les régions bour.
Par ailleurs, au stade du terrain, cette partie se concentre sur les acquis des deux projets TCP/MOR/8924 et TCP/MOR/9166, pendant deux campagnes agricoles 1999/2000 et 2000/2001, afin de capitaliser les résultats de l’introduction de nouvelles technologies et de nouvelles méthodologies dans les zones bour, d’en dégager les leçons et d’essayer de les offrir pour d’autres zones bour du Maroc.
Troisième partie:
La stratégie d’insertion de la sécurité alimentaire dans le programme de développement des zones bour et sa mise en exécution
Dans la troisième partie, il s’agit de bien rappeler les objectifs d’une telle stratégie d’insertion. C'est-à-dire de veiller à renforcer les projets des zones bour, tout en étendant leur mise en œuvre et de contribuer aux actions et dispositifs locaux, régionaux et nationaux de sécurité alimentaire. Pour atteindre ces objectifs multiples, il faut poursuivre certaines actions regroupées en trois axes stratégiques :
A1 : L’établissement de nouvelles procédures méthodologiques
A2 : L’appui au partenariat et à la réorganisation institutionnelle
A3 : Le développement d’une gestion décentralisée des informations
A4 : La contribution aux systèmes d’information sur la sécurité alimentaire et l'alerte rapide