La sécurité alimentaire gage de la paix sociale et l’engagement politique
Le Maroc a décidé à l’occasion de l’établissement de son premier Plan de développement économique et social au début des années 1960 de faire de l’agriculture irriguée le moteur de développement général du pays. Actuellement on ne trouve pas de document de politique nationale ou documentaire qui acte de l’existence d’une vision à court, moyen ou long terme pour articuler l’agriculture irriguée avec le secteur agricole dans sa globalité, d’une part, et les secteurs secondaires et tertiaires pour espérer accéder au développement général du pays, d’autre part.
L’Etat a mis en place en 1969 un Code d’investissement pour asseoir sa politique de « béton » et graisser la bourgeoisie agricole, en particulier dans le secteur irrigué laissant à l’abandon 95% de la population rurale vivant d’une agriculture pluviale aléatoire.
Il fallait attendre la sécheresse foudroyante qui a touché le Maroc de 1981 à 1986 avec des conséquences catastrophiques pour l’agriculture pluviale que irriguée pour réfléchir à la mise en place d’un observatoire de la sécheresse et adopter des mesures pertinentes techniques qu’organisationnelles pour atténuer les effets (création de points d’eau pour le cheptel, distribution d’aliments de bétail, l’amélioration génétique de variétés de semences résistantes à la sécheresse, ouverture de chantiers de travaux pour créer l’emploi en milieu rural, etc.). Depuis lors, malgré les cycles de la sécheresse on ne constate pas les dégâts des années 1980, car les paysans ont développé des capacités de résilience grâce aux efforts de nos ingénieurs agronomes issus de système de formation performant de l’après indépendance du pays.
Il y’a lieu de souligner que la Maroc des années 80 a été soumis à l’ajustement structurel imposé par le FMI et la banque mondiale, ……, pour dire que le pays était à une once de l’arrêt cardiaque financier et pourtant la situation alimentaire et nutritionnelle était satisfaisante.
Maintenant on a investi l’argent du contribuable (des sommes colossales en milliards de USD) à gauche et à droite en se basant sur une bourgeoisie qui ne cherche qu’à capter le maximum rente de l’Etat. L’agriculture pluviale subit toujours la dégradation malgré la corvée du travail infligée à toute l’agriculture familiale. L’endettement du Maroc a explosé (notamment en agriculture) et on se demande avec insistante si on n’est pas au début d’un autre ajustement structurel ou de protectorat financier ? La situation est très compliquée avec Covid-19 et surtout la diminution de la première source de devise émanant de la diaspora marocaine.
Dans toute cette affaire, la sécurité alimentaire et nutritionnelle est dépendante des importations, avec un déficit de la balance commerciale agricole inquiétant. Est ce qu’on va continuer avec la même politique agricole, la même vision d’entreprise commerciale, les mêmes têtes pensantes, ……. , surtout que le Maroc n’a plus d’argent à distribuer pour nourrir l’économie agricole de rente et graisser la machine ?